«Qualis nobis est via?»
La spiritualité de communion sera alors vécue comme un exercice de l'art de l'écoute: non pas pour rechercher chez l’autre, dans l’autre Église, ce qu’il y a de plus semblable, mais pour accueillir l’altérité plutôt que de l’effacer. Dans la rencontre œcuménique, l’écoute apparaît alors surtout un partage de la vie et des biens spirituels, une fréquentation réciproque pour apprendre les idiomes les uns des autres, un apprentissage de ce qui peut blesser l’autre ou lui apparaître irrecevable. Ainsi tombent les préjugés, ainsi est défaite la peur de l’autre, la tentation d’identifier différence et division: et ainsi s’ouvre la possibilité de penser la foi avec l’autre, de s’interroger sur son avenir, sa transmission, l’évangélisation de ce monde que Dieu a tant aimé qu’il lui a donné son Fils unique (voir Jn 3,16).
Cette prise en compte de la diversité et de l’altérité n’ouvre certainement pas la porte au relativisme, si l’on accepte que dans toute rencontre et dans tout échange règne, comme tiers salvifique, Jésus Christ, le Kýrios. C’est lui, le Kýrios, qui réunit tout en distinguant, qui rend commun tandis qu’il personnalise, qui nous conduit tous ensemble vers le Royaume à venir. Et dans cette spiritualité de communion, reconnaissant la présence du Kýrios, on se rappelle et on est assuré que la diversité des dons s’harmonise également dans la prière: la prière les uns pour les autres, la prière commune, véritable épiclèse d’une unique eucharistie. C’est dans la prière – qui se fait plus intense en ce temps de l'Avent – que nous portons tout ce que nous sommes, mais aussi tout ce que nous ne sommes pas encore, ce que nous devons devenir suivant la volonté et l’appel du Seigneur.
Le prieur et les frères et sœurs de Bose
Bose, 2 décembre 2007
1er dimanche d'Avent