16 Novembre

GERTRUDE DE HELFTA (1256-1301/1302) moniale

L’Église catholique fait aujourd’hui mémoire de Gertrude, moniale du monastère de Helfta, en Saxe.
Gertrude entra au monastère à cinq ans et fut élevée par des éducatrices de grande valeur spirituelle, comme Mechthilde de Hackeborn et Mathilde de Magdeburg. A leur école, elle acquit une solide familiarité avec toutes les dimensions de la vie intérieure : l’étude, la lecture priante des Écritures et l’oraison personnelle.
Son plus vif désir devint vite de pouvoir accéder à la profondeur de son cœur pour y établir sa demeure et rencontrer Dieu, qui, par l’Esprit, se rend présent à celui qui croit au Christ miséricordieux et plein d’amour.
Grâce à sa vaste culture et à l’équilibre intérieur qu’elle avait acquis, Gertrude sut mettre à profit ses multiples dons spirituels, évitant les excès et les déviances qui se produiront chez d’autres mystiques des siècles suivants. De ses expériences spirituelles, qu’elle mit par écrit, aidée par une autre moniale, sourd une doctrine très sobre et biblique.
Considérée, à tort, comme un modèle de « christocentrisme absolu » dans la vie spirituelle, Gertrude fut en réalité un des grands hérauts de l’action de la divine Trinité dans le cœur des croyants et dans la communauté ecclésiale.
Gertrude mourut le 17 novembre 1301 (ou 1302). On la représente souvent un livre à la main, en prière, sous une coule cistercienne, même si le monastère d’Helfta n’a sans doute appartenu à aucun des grands ordres monastiques de son temps.

Lecture

Ô amour, tu es, dans la sainte Trinité, le très suave baiser qui unit si puissamment le Père et le Fils. Tu es ce baiser sauveur que l’impériale divinité a imprimé sur notre humanité par le Fils.
Ô baiser très doux, moi, petit grain de poussière, que je ne sois pas oubliée de tes liens, que je ne sois pas privée de ton contact et de ton étreinte jusqu’à devenir un seul esprit avec Dieu. Fais-moi expérimenter vraiment quelles délices c’est, en toi-même, de t’embrasser, toi le Dieu vivant, mon très doux amour, et de t’être unie.
Ô Dieu Amour, tu es ma plus chère possession, en dehors de qui, au ciel et sur terre, je n’espère rien d’autre, je ne veux rien, je ne convoite rien. Tu es mon véritable héritage et toute mon attente, vers qui tendent ma fin et mon intention.

Gertrude d’Helfta, Œuvres spirituelles, 5e exercice

Prière

Seigneur, tu t’es choisi
et préparé une demeure
dans le cœur de Sainte Gertrude ;
dissipe l’obscurité de nos cœurs
pour nous faire goûter,
à nous aussi,
la joie de ta présence
et de ton action en nous tous.

Lectures bibliques
Ep 3,14-19 ; Jn 15,1-8


 

Les Églises font mémoire…

Anglicans : Marguerite (+1093), reine d’Ecosse, philanthrope, réformatrice de l’Église ; Edmund Rich d’Abingdon (+1240), archevêque de Canterbury

Catholiques d’occident : Marguerite d’Ecosse ; Gertrude, vierge (calendrier romain et ambrosien)
Coptes et Ethiopiens (7 hatur/hedar) : Georges d’Alexandrie, martyr (Église copte) ; Dédicace de l’église saint Georges de Cappadoce à Lydda (IVe s. ; Église copte-orthodoxe)

Luthériens : Comine (Jean Amos Komensky ; +1670), évêque des Frères moraves

Maronites : Matthieu, apôtre et évangéliste

Orthodoxes et gréco-catholiques : Matthieu, apôtre et évangéliste

Vieux Catholiques : Othmar (+759), abbé.