Veille à te soigner toi-même!
Un homme zélant n'atteint jamais la paix des pensées, et celui qui manque de paix, manque également de joie. En effet, si la paix des pensées est considérée comme la santé parfaite, le zèle en revanche est le contraire de la paix. Alors, celui qui est animé de zèle est malade d'une grave infirmité.
O homme, alors que tu te préoccupes de brandir ton zèle contre la maladie des autres, tu chasses en réalité la santé de ton âme. Préoccupe-toi avant tout de te soigner toi-même!
Si toutefois tu désires soigner les infirmités des autres, souviens-toi que les infirmes ont besoin de soins plus que de reproches. Dès lors, quand tu n'aides pas les autres, c'est à toi-même que tu infliges une grande infirmité. En effet, parmi les hommes, le zèle n'est pas considéré comme une variété de sagesse, mais bien plutôt comme une infirmité de l'âme, car il est le signe d'une intelligence restreinte et d'une grande ignorance.
Le principe de la sagesse divine en revanche est la tranquillité, qui s'acquiert à travers la magnanimité, etle fait de porter les faiblesses des hommes. Il est dit en effet: "Vous, les forts, portez le poids des infirmes"; et: "Corrigez le transgresseur en esprit d'humilité."
Isaac de Ninive, première collection - Discours 50