Nous le verrons face à face
Voyons dans quel but Dieu nous a aimés: pour que quiconque croit en lui ne meure pas, mais qu'il ait la vie éternelle. Cela, le Seigneur l'accomplira lors de sa troisième venue. Alors aura lieu notre glorification, quand il conformera notre corps de misère pour le transfigurer à son corps de gloire. Alors aura lieu notre glorification dans l'âme et dans le corps.
En effet, quand nous le verrons face à face, nous sentirons en plénitude sa douceur, nous comprendrons pleinement sa sagesse, et participerons ainsi à sa gloire. Dès lors, mes chers, considérons combien Dieu aime, lui qui a tant supporté lors de sa première venue qui manifeste tant de souvi pour nous lors de sa visite quotidienne, qui tien en réerve tant de biens pour nous les donner lors de sa troisième venue. Par cette considération, alimentons en nous l'amour pour parvenir plus sûrement à sa gloire, qu'il nous donnera, lui qui vit et règne pour tous les siècles des siècles. Amen.
Aelred de Rievaulx, homélie 80 pour l'Avent du Seigneur
Aelred est né vers 1110 à Hexham dans le Northumberland, au nord de l’Angleterre, non loin de la frotnière avec l'Écosse. Après ses études à Hexham et à Durham, il se retrouve en 1124 à la cour de David, roi d'Écosse, où il acquiert, très jeune, la fonction de sénéchal, c'est-à-dire économe. Une de ses missions auprès de l'archevêque de York, pour le compte du roi, fut l'occasion de connaître la vie cistercienne: cela, grâce à une petite filiale de Clairvaux, tout juste établie dans ce diocèse, à proximité du fleuve Rye, qui avait pris le nom de Rievaulx. Prenant sa décision avec immédiateté, Aelred y entra comme moine. C'était en 1134. En 1142 il devint maître des novices. Peu après, s'ouvrit à Revesby, dans le Lincolnshire, une fondation monastique affiliée à Rievaulx, et Aelred en fut nommé abbé. Il y demeura de 1143 à 1147, lorsqu'il fut rappelé à Rievaulx pour devenir abbé. Sa notoriétè s'étendit au-delà du monde cistercien; ses paroles et ses écrits furent appréciés d'un cercle toujours plus vaste; une intense correspondance le liait à toute sorte de personnes et tout cela s'ajoutait à l'activié normale, mais déjà extraordinaire, liée à sa fonction d'abbé et de guide des nombreux monastères dépendants. Il ne se laissa pas même freiner par une grave forme d'arthrite qui limita gravement ses mouvements durant les dernières années de sa vie. Il mourut le 12 janvier 1167.
Tiré de Aelredo di Riveaux, Ho trovato l'amato del mio cuore (collection des Textes des Pères de l'Église n°76), p. 22, Edizioni Qiqajon, Magnano 2005.