Le combat spirituel pour l'unité de l'Église
Enfin dans cette voie du détachement qui prépare à l’unité nous ne pourrons être fondés sur Dieu que dans le renoncement à nos propres intérêts personnels et à notre orgueil confessionnel. La vérité vous couronne et ne sert pas votre vanité historique quels qu’en soient les attraits. Dans ce sens Paul parle de ceux qui « recherchent leurs intérêts, non celui du Christ Jésus » (Philippiens 2 : 21). Dans le même sens il avait de ceux qui « proclament le Christ par envie et querelle » (Philippiens 1 : 15) et cela en contraste avec le Christ qui « s’est anéanti prenant forme d’esclave, devenant semblable aux hommes. Et par son aspect reconnu pour un homme il s’est abaissé devenant obéissant jusqu’à la mortm et la mort sur une croix » (Philippiens 2 : 7-9).
La kénose est notre chemin à tous vers notre résurrection permanente en Christ dans une vie de prière pour toute l’Eglise. « Dieu agrée les prières de ceux qui aiment la paix. Le plus grand sacrifice offert à Dieu c’est notre paix, c’est notre concorde fraternelle ; car par l’unité du Père, du Fils et de l’Esprit Saint, le peuple est un » (saint Cyprien de Carthage, l’Oraison dominicale, 23).
Cela nous amène à dire que le combat spirituel et l’unité de l’Eglise est un. Combat de chacun et de toutes les Eglises pour l’Eglise de Dieu. Combat par la parole salvatrice et la sainteté de vie. Sainteté et unité font un. L’unique souci de l’unité en fait un discours théologique dans le sens étroit du terme, tandis que le combat spirituel rapproche l’unité de sa profondeur qu’est la vie en Christ qui n’est autre, par notre mouvement d’ascension, que notre habitation avec le Père, le Fils et le Saint Esprit.
Que d’obstacles dans cette ascension. Nous les avons évoqués. Le but de cette ascèse et de cette contemplation divine sur notre chemin vers notre fin ultime dans la gloire est de demander la sainteté réelle pour notre Eglise et de toutes celles qui invoquent la Trinité qui ecclésifie toutes les communautéss qui croient profondèment en elle. Si nous vivons de la communion des personnes divines nous goûtons déjà à la divinité tout entière et le Royaume est au dedans de nous.
Une véritable unité est déjà réalisée en pariculier entre l’Eglise romaine et l’Eglise orthodoxe. Cependant Rome est invitée par les orthodoxes à mettre au clair la question de savoir si l’anathème prononcé contre les anti-infaillibilistes romains touche de quelque manière les orthodoxes. Si les orthodoxes ne sont pas l’objet d’une condamnation ils restent fidèles à leur théologie et le dogme romain devient pour eux un theologoumenon.
Je ne sais si cela est possible. Mais si un combat spirituel doit être mené par l’Eglise de Rome c’est bien celui-là. Si notre proposition devient envisageable, nous ne préjugeons de rien, l’essentiel de nos divergences sera levé. Le schisme qui nous sépare maintenant aura été une rupture à l’intérieur de l’Eglise une.
L’important est de tout penser ensemble pour la gloire de Dieu qui couvre le Corps du Christ. Oui ou non sommes-nous en communion véritable et non pas presque en communion? Pouvons-nous nous donner aujourd’hui le baiser de paix afin que l’unique combat ne consiste plus à rechercher l’unité mais à la proclamer et la chanter.
Bose, septembre 2009
Métropolite Georges du Mont Liban