La raison d'être d'une règle et sa mise en œuvre
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Conclusion
Je reprends la question que je me suis posé au début de la seconde partie: pourquoi une nouvelle Règle, alors que différentes Règles pour les moines cénobitiques, pour la vie religieuse itinérante, pour la vie religieuse diaconale sont déjà en usage? On pourrait poursuivre avec d’autres questions. Pourquoi aujourd’hui, dans l’effervescence du renouvellement dû au Concile Vatican II, de nouvelles Règles ont été écrites, dont certaines se présentent comme des textes éclairants et inspirants? Et pourquoi certaines de ces Règles n’ont-elles pas assuré la survivance au-delà de quelques décennies des communautés pour lesquelles elles ont été écrites? Je voudrais simplement rappeler que des Règles comme celle des Frères de la Vierge des pauvres (1965), celle Pour un monastère simple et actuel de García M. Columbás (1966), celle du Livre de vie monastique (1968), que je considère toutes de haute qualité spirituelle, n’ont pas eu de rayonnement ou ont marqué des expériences rapidement disparues ou qui n’ont tout au moins pas connu de croissance. D’autres par contre, comme la Règle de Taizé ou la Règle de Bose, constituent une trace qui donne forme à des communautés depuis respectivement six et quatre décennies…
En tout cas, quelle que soit la réponse qu’on veuille donner à ces questions, une donnée est certaine: chaque nouvelle Règle est le fruit d’hommes illuminés par la foi chrétienne et par la vocation à la vie religieuse; mais ce qui reste la Règle des règles, la Règle première et absolue, c’est l’Évangile. Toute Règle, dès lors, doit être jugée uniquement sur sa fidélité à l’Évangile, sur sa capacité à être signe des vestigia Christi.
Enzo Bianchi
prieur de Bose