"O mort, où est ta victoire?"
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La mort est une dominante qui pèse sur tous les hommes, une véritable
puissance efficace: non seulement parce qu’elle inspire la peur et
l’angoisse, contredisant la vie des hommes, mais aussi parce que, à
cause d’elle, les hommes deviennent mauvais, et pèchent. Le péché est
toujours égoïsme, qui contredit la communion avec les hommes et avec
Dieu, et c’est précisément la présence de la mort qui déchaîne ce
besoin de se sauver, voire de vivre sans les autres ou contre les
autres. La mort n’est pas seulement «le salaire du péché» (Rm 6,23),
elle est aussi instigation au péché… Car si les hommes sont poussés à
pécher, c’est à cause de l’angoisse de la mort, de cette peur qui rend
les hommes esclaves pour leur vie tout entière (cf. Hé 2,14-15). En
raison de l’angoisse et de la peur, le désir de vie des hommes se fait
haine, méconnaissance de l’autre, concurrence, rivalité, violence.
L’angoisse peut tout défigurer, même l’amour. La mort apparaît ainsi
active et présente non seulement au moment où la vie physique du corps
humain s’éteint, mais aussi auparavant: elle est puissance qui réalise
ses incursions dans la sphère de l’existence et porte atteinte à la
plénitude des relations et de la vie.
Voilà la mort contre laquelle Jésus a lutté jusqu’à remporter la
victoire. L’agonía qui a commencé pour Jésus au jardin des Oliviers (Lc
22,44) est une lutte (agón) qui s’est conclue par la descente aux
enfers, lorsqu’il a défait de manière définitive le diable — et donc la
mort et le péché. Et Jésus n’a pas vaincu seulement sa mort, mais la
Mort: «Par la mort, il a vaincu la mort», chante la liturgie pascale!
Or cette dimension de lutte est essentielle pour le chrétien: toute la
vie est une lutte, une guerre contre la mort qui nous habite et contre
les pulsions de mort qui nous attirent.